Une année à Tokyo
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merci pour ton blog et tes commentaires. une question = quelles ont ete les reactions de tes proches, lorsque
Par Virginie Grillet, le 07.10.2013
decidemment je ne sais pas d'où vient cette rumeur qui veuille que les français soient mal vu à l'étranger, où
Par Anonyme, le 22.12.2012
salut, ton article est très interessant, je crois que j'ai trouvé la plus part des réponses à mes questions co
Par Diego, le 28.07.2012
merci beaucoup pour ton article. ça fait maintenant presque 2 ans que tu l'as publié mais ces infos seront bie
Par Julien, le 06.07.2012
salut marièke c'est christel du collège. je suis contente que pour toi tout aille bien. j'ai pensé à toi. bon
Par Christel Ollier, le 13.03.2011
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Date de création : 14.09.2010
Dernière mise à jour :
18.03.2011
15 articles
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Partir, ne pas partir ?
Après plusieurs jours à m'interroger, la décision est finalement prise. Sous la pression familiale et universitaire, je rentre. Ma famille et mes proches veulent me revoir entière et pas fluorescente, mon université s'inquiète, pas plus de 7% de pertes par an, et en fait, je rigole, mais... je veux rentrer. Un peu. Car la tension n'est pas que dans ma boîte mail. Elle est aussi en dehors. Oui, il semblerait bien que si j'ai, à peu près, résisté à la secousse et à la vague qui a suivi il y a une semaine (une semaine déjà que la fin du monde a commencé ?), le nuage radioactif, dont on ne sait finalement pas encore grand chose (Un nuage, de la vapeur ? Radioactif, pas radioactif, un petit peu radioactif ?), me pousse vers la sortie.
Alors oui. C'est décidé. Japon, je te quitte. Tout est fini entre nous.
Enfin... Disons plutôt que la procédure de divorce est enclenchée...
Déjà, difficile de faire chambre à part... les avions qui veulent bien me ramener jusqu'en France sont rares, quant à ceux qui acceptent de faire un détour par Lyon, on en parle pas... Plus aucune offre chez Air France avant le 21 mars pour les aéroports internationaux d'Osaka, de Nagoya ou de Fukuoka. Par contre, les prix sont revenus à la normale... pas vu de billet à 10 000€ cette fois. Pas plus de choix chez la Lufthansa qui me propose notamment un changement à Tokyo, une destination que j'essaye de fuir (comme la plupart des expatriés d'ailleurs) depuis plusieurs jours. No comment. Quant à la British Airways, à la JAL ou à ANA (les deux compagnies japonaises), ça ne s'est pas avéré mieux.
Pas de panique, pas de panique. Tu ne voulais pas que je te quitte, hein ? Tu as décidé de me retenir jusqu'au dernier moment, n'est-ce pas ? Et bien qu'à cela ne tienne, face à ces recherches infructueuses, j'abats mes deux dernières cartes. Deux choix subsistent, en effet. Le premier consiste à attendre ''à l'abri'' à Hiroshima jusqu'à lundi 21 et à prendre un vol Air France de Fukuoka pour Paris, puis Lyon. Facile. À cela près qu'à force d'attendre que les choses se gâtent, mes nerfs vont finir par craquer. Le second est plus aventureux. Il m'est proposé par l'Ambassade. Le gouvernement français a, en effet, mis en place une procédure d' « aide au retour », un rappatriement qui ne dit pas son nom. Ça a commencé le 17 mars, à Tokyo, et ça continue à Osaka, à partir du 18. D'après l'Ambassade que j'ai jointe (un peu plus difficilement que ces derniers jours cependant), il suffit d'envoyer un mail sur internet avec nom, prénom, date de naissance et numéro de passeport et de me présenter à l'Aéroport International du Kansai avec une valise de 20 kilos. Les avions nous conduiront alors du côté de la Corée... et pour la suite, c'est l'inconnu.
Alors. Attente ou aventure ? Mmm. Plus fatiguée d'attendre et de ne pas savoir qu'autre chose, j'ai finalement opté pour la seconde. Et c'est parti pour l'assault de la Corée à bord d'avions du secours civil. Ça promet.
Ou pourquoi je mange seule mon repas à Hiroshima ce soir 17 mars: mon bus de nuit pour Osaka part à 23h30 et je suis ici depuis 20h... Ce petit menu bien japonais a des allures de dernier repas d'un condamné. J'imagine que c'est avec beaucoup de soin que le condamné le choisi, puis avec beaucoup de plaisir (du moins autant qu'on peut en ressentir en ce genres de circonstances...) qu'il le mange. Après avoir longtemps hésité entre ramens, udon, tempura et soba, des plats que j'adore, c'est finalement le menu Tonkatsu (du porc pané accompagné d'une sauce assez sucrée) qui l'emporte.
J'ai eu raison. C'est bon.
… Où en étais-je déjà ?
Le temps de relire quelques lignes et je réitère. Condamnée. Condamnée à partir ou condamnée à rentrer. Toujours est-il qu'il faut me séparer de toi, Japon, et c'est dur. Car il n'est pas seulement difficile de te quitter physiquement, vois-tu, espèce d'île, mais en plus, il n'est pas facile d'accepter que c'est fini: mon université me demande d'une part de rentrer pour me mettre à l'abri, mais réfléchi aussi déjà à une autre façon de me faire valider mon diplôme.
Je ne reviendrais pas. Je ne remettrais pas les pieds à Tokyo, je ne récupérerais pas les affaires laissées à mon appartement, je ne reverrais pas mes amis du dortoir, ni du karaté, ni de la salsa, ni de la fac, je ne leur dirais même pas au revoir en bonne et dûe forme en fait, je... Dans ce simple mail, « nous cherchons un moyen pour vous permettre de valider votre année », il y a toutes ces questions qui résonnent à présent dans ma tête.
Je ne reviendrais pas. Et même si j'ai bien l'intention de discuter ce choix, de faire grève, même si il le faut, comme la bonne française que je suis, c'est peut-être ce simple fait qui fait le plus mal à l'heure qu'il est. Je ne reviendrais pas. Hier, je voulais fuir à tout prix, petite crise de panique aidant. Et maintenant que j'ai pris ma décision, que la lumière est revenue et que la peur est moins présente, je ne suis plus aussi sûre. Pourquoi toute cette précipitation ? Était-ce si dangereux ? Pourquoi ne pas attendre à Hiroshima ? C'est loin de Tokyo, non ?
Mmm. Pas assez peut-être. Car j'en suis consciente. À la prochaine secousse, à la prochaine alerte, à la prochaine chute de pluie qui pourrait être, peut-être supposément hypothétiquement, radioactif, je tremblerai à nouveau.
Alors bon. Ma décision est prise et je m'en vais prendre cet avion militaire à Osaka. Même si ça suppose de manger seule ce soir mon dernier repas au Japon (très bon, au passage... et beaucoup moins cher qu'à Tokyo, si tant est que ce genre de considération existe au moment de se débarasser de tous ses yens...). Même si ça suppose de passer une journée à l'aéroport. Même si ça suppose de ne pas savoir où je vais dormir demain. Même si...
Mouais. Un long weekend m'attend. Et, aussi bizarre que ça pourra peut-être vous paraître, ça m'excite un peu. Oui. Ça m'intéresse pas mal cette histoire d'aide au retour. Comment ça va marcher ? Que va t-il se passer en Corée ? Va-t-on devoir rester clouer à l'aéroport ? Les gens vont-ils être stressés ? Je suis aussi curieuse qu'apeurée. Peut-être même plus curieuse en fait.
Bref. Wait and See, comme dirait les anglophones.
Quoique... Mon tonkatsu est en train de refroidir et les petits poissons panés qui l'accompagnent aussi.
Ce sera donc Eat and Sea.
Itadakimasu !
Marièke POULAT
Rentrer ou ne pas rentrer ?
Fuir ou ne pas fuir ?
Alors que je me suis déjà réfugiée sur Hiroshima conformément à des plans que j'avais fait avant le début de la fin du monde, se pose maintenant la question d'un retour sur la France. Pas définitif, hein. Juste un moment, le temps que tout ça se calme. Après tout, j'ai encore six mois à faire ici, normalement... Mais c'est vrai que le triptyque infernal n'était pas prévu dans le contrat quand j'ai signé pour un an ici.
Bref.
La question reste la même. Rester. Ne pas rester ?
Au vu des informations qui pleuvent, la situation semble empirer... et même si l'inquiétude n'est pas au rendez-vous ici, à quelques kilomètres au sud d'Hiroshima, on peut quand même sentir la pression monter. Aujourd'hui, c'est la radio qui tournait en boucle dans la boutique, et non la musique. La faute à un nouveau séisme du côté de Shizuka, au Sud de Tokyo, cette fois.
Et puis, si, sur place, on ne cède pas encore à la panique, il suffit de tendre l'oreille vers les informations qui viennent de l'étranger pour s'affoler. L'ambassade a beau tenter de calmer le jeu (en étant d'ailleurs très disponible, merci à eux), il n'en reste pas moins qu'elle a déménagé dans le Sud, de Tokyo à Osaka, troisième plus grande ville du pays, dans le Kansai. De plus, les nouvelles qui arrivent de France continuent à être très pessimistes, notamment en ce qui concerne le risque nucléaire. Apparemment, les distributions d'iode ont commencé à Tokyo. Selon mon hôte, japonaise, les autorités françaises sont les plus actives sur le plan de la communication (Partez dans le Sud !), par rapport aux autres pays... ce qui pourrait être dû au débat qui a lieu actuellement sur le thème de la dangerosité du nucléaire: avec ses plus de 80% de ressources énergétiques produites par le nucléaire, la France s'inquiète et cela pourrait se refléter dans sa façon de communiquer par rapport au risque au Japon... M'enfin, pas le temps de trop m'interroger là dessus maintenant.
Juste envie de savoir ce qu'il se passe exactement. Si je suis en danger ici. Si je dois partir. Si je peux partir. Parce que si je prends cette décision, il faut encore que j'y parvienne. Après un petit coup d'oeil aux compagnies aériennes et aux possibilités de me sauver, il semblerait que ce ne soit pas aussi évident que ça... que je sois presque coincée ici. Encore heureux, je ne suis pas claustrophobe ;)
Maintenant que je suis à Hiroshima, plusieurs aéroports internationaux sont accessibles (Osaka et Nagoya dans le Nord-Est et Fukuoka à l'Ouest)... mais tous les plans actuels concernent Tokyo. Un coup de téléphone à l'Ambassade m'a confirmé ce que je craignais en m'éloignant de Tokyo: si je suis plus en sécurité à Hiroshima, je suis aussi plus éloignée de tous les plans de ''rapatriement'' qui ne disent par leur nom (offre d'Air France de vols Paris-Tokyo pour 700€, vols militaires entre Tokyo et Séoul...). Aussi, pour rentrer sur la France, je dois me débrouiller par mes propres moyens... mais le site de Air France marche une fois sur deux (et encore, je suis gentille), ils sont injoignables par téléphone, la Lufthansa n'est pas beaucoup plus accessible et ses vols sont loin d'être directs, le tout en ne partant que dans plusieurs jours et sans parler des prix...
Bref, je sens que je vais m'amuser demain pour essayer de trouver une solution pour rentrer. Ma mère me conseille déjà d'aller à l'aéroport et d'attendre sur place qu'une place se libère... C'était censé me rassurer ? Merci maman ^^ Et le pire, dans tout ça, c'est que j'ai presque autant peur de reprendre l'avion que de la menace nucléaire (on dira que je n'ai qu'une chance sur … millions de tomber du ciel, mais euh... la probabilité de me faire embêter par un séisme, un tsunami et une centrale nucléaire était-elle plus élevée ?).
Youpi !
Marièke Poulat
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L'ambassade française l'a demandé, tout comme la plupart des autres ambassades d'ailleurs: si vous n'avez rien à faire sur Tokyo alors, n'y restez pas, descendez dans le Sud ou rentrez en France, mais éloignez-vous. Ce n'était pas texto le message reçu, mais presque. Alors, ayant prévu, il y a deux semaines, un voyage de deux semaines dans le Sud près d'Hiroshima, j'ai finalement décidé de lever le camp.
Cependant, ce n'était pas une décision si facile à prendre... En effet, alors que l'on annonçait partout une réplique assez puissante (supérieure à 7) et une centrale nucléaire proche de l'implosion, traverser la plus grande gare de Tokyo, Shinjuku, perturbée par les coupures de courant aléatoires, et prendre un bus de nuit pour Hiroshima pour atterrir je ne sais où faisait un peu peur. Après avoir consulté mes parents, c'est finalement vers l'Ambassade française que je me suis tournée et j'aimerais souligner qu'ils ont été plutôt efficaces.
En appelant le numéro d'urgence mis en place au Japon, vous tombez sur un répondeur: il faut taper 1 si l'on appelle pour un problème concernant les événements actuels, 2 si c'est pour toute autre requête (et 3 si vous voulez sauvez Jean-Pascal... mais je crois que je me trompe d'histoire). Puis, sans même attendre (du moins dans mon cas, en ayant appelé lundi 14 à 11h), vous êtes mis en contact avec quelqu'un de posé qui répond à l'ensemble des questions que vous pourrez poser: l'avancée de la situation, les conseils, les consignes de sécurité... et surtout, un Leitmotiv est répété plusieurs fois: « Ne pas paniquer ».
Et jusqu'ici, les japonais répondent plutôt bien à ce mot d'ordre... Moi, un peu moins. Je paniquais quand même un peu en traversant Shinjuku, puis en attendant le bus, voir même dans le bus (et si il y avait un séisme, là, maintenant tout de suite, alors que je suis sous la terre... ou maintenant, entourée de tous ces immeubles de 40 étages ? Et si il y avait un nuage nucléaire alors que je suis dans le bus ? Et si...). Bref, toutes ces angoisses qu'un trop plein d'informations fait automatiquement monter... Et qu'un coup d'oeil aux japonais fait redescendre.
Car tout au long de mon trajet vers Shinjuku (fait à pieds car la Yamanote line faisait des siennes à cause des coupures de courant imprévisibles malgré un soi-disant planning), les gens restaient calmes. De même dans la gare même, quand il a fallu que je la traverse pour aller à la sortie opposée. De même aussi quand j'ai attendu le bus pour Hiroshima. En avance car ayant prévu des perturbations, j'ai pu observer des gens attendre tranquillement les différents bus qui partaient en direction du sud, uniquement: il est évident que le Nord n'est pas desservi pour l'instant... mais il aura fallu un séisme, un tsunami et une menace nucléaire pour les arrêter. Et alors que je m'attendais à voir plusieurs personnes se précipiter pour quitter cette ville dont les médias étrangers annoncent qu'elle n'est plus sûre (entre séisme et nucléaire), le bus pour Hiroshima n'était même pas plein. Bon, il est vrai que ceux qui fuient le font plutôt par avion (Narita était bondé selon des témoignages d'amis, alors que les tickets pour la France atteignent des prix incroyables... Tokyo-Paris pour 10.000 €, vu !) ou par Shinkansen (qui lui aussi voit son trafic perturbé par les coupures de courant). Mais l'escapade par bus de nuit s'est avérée efficace: le bus est arrivé à l'heure à Shinjuku, parti à l'heure de cette même gare et est même arrivé en avance à Hiroshima, une dizaine d'heures plus tard, alors que j'avais entendu dire qu'il était difficile de quitter la ville tant le trafic était chargé.
Bref, encore un article pour dire que je n'ai rien à signaler... Ici, à Hiroshima, les gens sont là encore très calmes... et pour cause: ils n'ont même pas sentis le séisme. La seule preuve de l'agitation qui règne au nord fut ce passage d'un convoi de camion militaire alors que je regagnais Takehara: il fut d'ailleurs salué par des « Gambatte » (Allez ! Faîtes de votre mieux !) dans le bus où je me trouvais alors. Ici, sur la petite île de Oomiyaji-shima, mon hôte n'a pas la télé et pas internet: le jour du séisme, elle ne s'est rendue compte de rien. Depuis, elle n'a rien changé de son mode de vie et elle se tient au courant par l'intermédiaire de sa mère, qui habite à Tokyo... et, quand je lui demande si elle est inquiète, si sa mère va quitter la ville, elle répond que non, qu'elle ne se fait pas de soucis et passe à un autre sujet, tranquillement. Confiance en le gouvernement, inconscience ou même carapace histoire de survivre ?
Je n'en sais rien. Mais toujours est-il que pour mon premier jour ici, alors que le monde a les yeux braqués sur la situation désespérée du Japon, j'ai eu le droit à une démonstration de cérémonie du thé: difficile de faire plus zen que cette tradition qui dure de longues minutes et qui est réglée au millimètre près... et ce n'était pas désagréable de retrouver enfin le contrôle après plusieurs jours passés à paniquer à la moindre alerte.
Marièke POULAT
À Tokyo, en ce dimanche matin (ndlr: le 13 mars), le ciel est bleu, les oiseaux chantent, une petite bise souffle, quelques personnes se baladent dans la rue... Tout est calme, les temples sont remplis de ces prières que l'on adresse pour réussir un examen. Pas une trace du séisme qui a secoué le Japon. Les gens semblent déjà avoir oublié, être passés à autre chose...
Et pourtant, je suis en train de raccompagner à l'aéroport un ami qui quitte en avance le Japon, poussé vers la sortie par le séisme et ses conséquences. Et puis, il y a aussi les répliques, plus ou moins puissantes, qui agitent sans cesse le sol tokyoïte... et nos portables: ces derniers sont munis d'une alerte Séisme qui sonne au moment des séismes, nous indiquant où ils ont lieu, histoire que la pression ne retombe pas. La sonnerie est si stridente que je me demande combien de personnes sont mortes d'une crise cardiaque à cause de cette alerte inutile. M'enfin, c'est une autre histoire.
Et enfin, il y a les médias. Car si une balade à l'extérieur permet de se vider la tête, un retour aux informations est très efficace pour se la reremplir de stress. Entre la télévision japonaise qui ne diffuse presque aucun autre programme que des nouvelles et des reportages, la radio française qui balance des flashs plus pessimistes les uns que les autres, les journaux français qui relaient par leur site leurs gros titres catastrophés et les télévisions internationales qui passent en boucle des images de chaos, cinq minutes suffisent pour être persuadé que la fin est proche. La seule question qui demeure reste cependant la façon... Écrasé par la chute d'un immeuble après une réplique un peu violente, noyé par un nouveau tsunami ou irradié par un nuage nucléaire après l'explosion d'une centrale. Alors... qu'est-ce que vous prendrez ? Un combo Séisme/Tsunami/Nucléarisation ?
Ou comment le contraste est grand entre la situation extérieure à Tokyo et les nouvelles reportées dans les médias. Et notamment dans les médias internationaux. Les médias japonais ont en effet beau garder leur yeux fixés sur les événements, il n'empêche que leur traitement est beaucoup moins catastrophique que celui fait par les internationaux. Il est vrai que je ne comprends pas vraiment ce qu'il y est dit... mais le fond est coloré, le ton optimiste, les images pleines d'espoir: l'arrivée des soutiens internationaux, des personnes qui se retrouvent dans les centres d'accueil où les gens mangent et rient... Il y a finalement très peu d'images du séisme, du tsunami ou encore de la menace nucléaire qui inquiète vraiment le monde entier.
À l'opposé, les images proposées par les chaînes internationales et les analyses livrées par les journaux français notamment apparaissent très noires et particulièrement centrées sur la menace nucléaire... Un petit coup d'oeil aux titres des articles du Monde permet de s'en rendre compte: « Japon: Risque nucléaire majeur, deux jours après le séisme », « Des experts américains redoutent un Tchernobyl japonais », « Nucléaire: Le gouvernement japonais critiqué par la lenteur de sa réaction », « Angoisse pour une seconde centrale nucléaire au Japon », « Accident Nucléaire au Japon: Les autorités se veulent rassurantes » ou « Japon: Plus de 1800 morts ou disparus, un accident nucléaire majeur »... Sans parler des flashs infos de deux minutes à la radio qui assimilent les disparus à des morts (RMC: les 10 000 disparus de la ville de Miyagi qui n'ont pas encore donné de trace ne sont pas morts pour autant... même si leur silence inquiète) ou des couleurs noir et rouge adoptées par les flashs de CNN ou de la BBC. Difficile de faire plus agressif. Ou plus sensuel, mais ça m'étonnerait que ça soit le but...
Heureusement, l'Ambassade de France au Japon se veut rassurante... bien qu'un peu lente. Après deux jours d'hésitations, avec quelques informations assez vagues sur le site notamment sur le risque nucléaire (il ne faisait alors que relayer les consignes de sécurité du Gouvernement), les premières notifications arrivent: un résumé de la situation des ressortissants français et de celle des centrales nucléaires. Contrairement aux informations qui ne cessent d'arriver de l'étranger, elles se veulent rassurantes: la situation de la centrale qui inquiétait hier semble à présent fixée et le réacteur qui effraie à présent connait le même problème... si le problème a été limité une fois, pourquoi pas deux ? Sans compter que le vent souffle pour l'instant vers le Pacifique, éloignant les rejets supposés radioactifs à l'extérieur du pays (désolée pour les Philippines et les USA qui pourrait être affectés, mais avec la distance, on peut supposer que les effets sur la population seront amoindris).
Alors, oui. Je me rassure comme je peux. Mais que voulez vous... De toute façon, moi et mes petits bras musclés, on n'y peut rien: je ne pourrais pas arrêter la terre de trembler, ni les radiations de s'échapper... Laissons-ça aux experts et essayons de sauver ceux/ce qui peuvent encore être sauvés, avant de reprendre notre vie.
Quelques chiffres suffisent pour les experts.
Japon. 11/03/2011. 14h46. 8,9. 1300.
Quelques chiffres qui, comme souvent, occultent la réalité.
11/03/2011 à 14h46, comme le milieu d'un petit vendredi de début mars tranquille où la plupart des japonais travaillaient, alors que les étudiants, en vacances, se baladaient, visitaient ou mangeaient au restaurant.
8,9, comme la force d'un séisme qui a dérangé tout ce petit monde en plein après-midi. Comme la force d'un séisme qui s'est avéré être le plus puissant n'ayant jamais touché le Japon.
1300, comme ces 1300 morts et disparus1?
Japon. 11/03/2011. 14h46. 8,9. 1300.
Ou comment ces quelques chiffres qui suffisent aux experts pour décrire cet évenement, ne sont pas suffisants pour prendre la mesure de cette secousse qui a effectivement animé mon 11/03/2011, moi, petite étudiante expatriée au Japon pour une durée d'un an, mais a aussi bouleversé la vie de millions de japonais.
Tokyo, Vendredi 11 Mars, 14h46
Tout a commencé comme un de ces petits séismes qui arrivent de temps en temps au Japon...
« On bouge. »
Oui, en effet. Il nous a fallu quelques secondes pour nous en rendre compte, mais en effet, l'eau de nos verres ondulait doucement... Nous étions au sous-sol d'un bâtiment du Nord Est de Tokyo, dans le quartier de Ueno, en train d'attendre notre commande dans un restaurant chinois.
« Oh ! A-dit une copine avec excitation. C'est la première fois que je sens un vrai séisme ! »
Oui. Tout a commencé comme un de ces petits séismes qui arrivent de temps en temps au Japon. D'habitude, tout finit là aussi, à ces quelques vibrations que l'on pourrait assimiler à un train passant trop proche... Le problème, c'est que cette fois, au lieu de s'en arrêter là, la secousse a continué.
Encore et encore et encore...
Mettez vous à l'abri...
Et ENCORE !
« Soto ! Soto ! (Dehors ! Dehors !) Okane, atode ! (L'argent, après !) » Ont alors crié les dirigeants du restaurant en désignant la porte de sortie du petit restaurant de quelques mètres carrés. Ou comment même les japonais ont paniqué... ce qui a donné un grand coup de stress aux clients du restaurant, en majorité étrangers: si même les japonais, ces habitués des séismes comme diraient les experts sismologiques, paniquaient, il y avait de quoi prendre la poudre d'escampette.
Oui. Les experts diront que les japonais et le Japon sont habitués aux tremblements de terre, que ce n'est qu'une histoire de plaque, que... Peut-être. Mais quand tu es au milieu, ça te fait de belles jambes de savoir que les autres sont habitués. Ça te fait de belles jambes de savoir qu'il faut se jeter sous la table pour être protégé... mais quand le bâtiment au dessus de ta tête fait plus de 10 étages, tu ne peux t'empêcher de penser qu'une petite table de bois ne fera pas le poids si tout s'écroule.
Alors, peut-être bêtement, tu te jettes à l'extérieur... où c'est la panique. Contrairement à toutes les règles de sécurité à observer en cas de séisme, les gens se tassent au milieu de la rue et regardent en l'air, les yeux fixés sur le sbuildings qui tanguent... Derrière, la ligne en hauteur du train express. Tout autour, des buildings d'au moins dix étages. L'allée, quant à elle, est étroite, et ses décorations et autres illuminations qui tremblent à leur tour sont menaçantes. La rue n'est pas sûre. C'est clair. Peut-être moins encore que l'intérieur du bâtiment...
La secousse continue. Ça fait combien de temps qu'elle dure maintenant ? Un ami dira que c'est comme être embarqué sur un tapis roulant dont on n'aurait pas la console. Une autre se plaindra d'un mal de tête et proposera l'image d'un bâteau tanguant violemment...
Tapis roulant embalé ? Bâteau pris dans une tornade ? Toujours est-il que la secousse continue mais ne s'amplifie plus. Le coeur bat toujours très fort, mais le pire semble être passé. Semble.
À quelques mètres de là, protégés par un auvent de toile positionné sous un panneau lumineux (euh...), les dirigeants du restaurant nous demandent de nous mettre à l'abri... Oui. Ce serait avec plaisir. Vraiment. Mais... euh... Où ? La vitre d'une porte toute proche qui explose nous dissuade de nous réfugier près de son porche.
Où ?!
Enfin, la secousse se termine. Nous n'avons même pas eu le temps de trouver un abri... La population pressée dans la rue recommence à sourire. C'est terminé. Enfin... Pour le moment.
On se regarde tous, un peu hébétés et les tokyoïtes, qui n'ont pas pour habitude d'épancher leurs sentiments et de parler aux inconnus, laissent libre cours à leur soulagement.
« Yokatta ! Kowakatta ! Totemo kowakatta ! Hajimete kore ! » En français, ça donne exactement ce que j'ai moi même ressenti... « Je suis si soulagée ! J'ai eu peur... tellement peur ! C'est la première fois ! »
Oui. La première fois. Même pour les japonais. La première fois qu'ils en voyait aussi puissant. Un des nombreux indices qui aurait pu nous faire prendre conscience que nous venions de vivre quelque chose de gros. Très gros.
Ne paniquez pas !
Et pourtant, la vie a vite repris. Quelques minutes après la fin de la principale secousse, les dirigeants du restaurant nous ont fait signe de rerentrer tout en nous demandant si nous avions encore faim... Et en fait, oui. Toutes ces émotions, ça creuse !
J'étais encore toute tremblante, soutenue par une amie qui ne semblait pas vraiment avoir été trop secouée (dans tous les sens du terme... désolée pour l'humour noir, on se défoule comme on peut), quand nos plats fumants sont arrivés... mais c'est quand même avec l'estomac serré qu'on s'y est attaqué, surveillant pour ma part les mouvements de l'eau dans nos verres. Elle restait animée, révélatrice de l'agitation du sol sous nos pieds... avant qu'une réplique agite Tokyo à nouveau.
« Soto ! Soto ! »
Réplique.
De nouveau, tout le monde était dehors... Je n'ai même pas pris le temps de prendre ma veste, cette fois. Trop stressée. Mon amie me l'a apporté, plus calme, alors que notre autre copain était en train de filmer à l'extérieur. Dehors, les passants restaient en alerte.
On a beau dire dans les livres qu'après un séisme il y a toujours des répliques et qu'elles sont moins fortes que le séisme principal, on ne peut s'empêcher d'espérer que ça ne recommencera pas toutes les cinq minutes... Un, ça va encore: c'est quand y'en a plusieurs que ça se gâte... N'est-ce pas ?
Mais peine perdue, il semblerait que l'on doivra subir des répliques pendant plusieurs semaines... inférieure à 5 sur l'Echelle de Richter peut-être (c'est l'intensité du séisme qui a frappé Tokyo), mais cela reste plus fort que toutes les secousses que l'on avait pu expérimenter jusqu'à maintenant. Ou comment on va rester sur un bâteau pour quelques temps encore. Galère... Sans compter que les experts les plus pessimistes annoncent que ce séisme pourrait avancer le Big One, le tremblement de terre qui devrait réduire Tokyo à néant.
Merci. Peut-être qu'on aurait pu trouver mieux pour détendre l'atmosphère.
Paniquez pas, qu'ils disaient. Paniquez pas. Désolée, mais moi, je PANIQUE P**** ! Le sol qui bouge, c'est pas normal, m***** !
Un retour au calme
Et pourtant, le calme revient. Les répliques baissent en intensité et le repas qui refroidit à l'étage d'en dessous nous pousse à pénétrer encore dans ce bâtiment, qui n'apparaît plus aussi solide que quelques minutes auparavant... Il est plus fragile, plus fin, plus...
On finit notre plat et on apprend en écoutant les conversations des cuisiniers et des clients que les trains ont été arrêté... Ah, bah bien. On fait comment pour rentrer ? Voilà notre plus grande inquiétude pour l'instant. On paye et après avoir échangé quelques dernières paroles avec nos compagnons d'infortune, on sort se balader, comme c'était prévu. C'est pas le tout mais les pruniers sont en fleurs et quelques cerisiers commencent eux aussi à se parer de leurs fleurs roses.
Alors que tout le monde s'affole, et quand je dis le monde, je pense le Monde (entier), Tokyo est resté calme. Une fille qui pleurait dans le parc, un peu plus de monde dans les rues, dû à l'arrêt des trains et des métros, des sirènes de pompier dans le lointain... voilà les seuls indices que nous avions de la panique qui frappait alors le Japon Nord, Tokyo n'ayant eu ''que'' quatre victimes à déplorer.
Seuls un coup de téléphone de la part de la famille de mes amis allemands ainsi qu'un sms de la part du gouvernement auraient pu nous mettre la puce à l'oreille sur ce qui se passait dans le monde: il venait de se passer quelque chose de non seulement gros, mais grave. Mais je n'avais plus de batterie sur mon portable (après tout, je n'avais pas prévu de vivre le plus gros tremblement de terre de l'histoire du Japon en quittant mon appart' le matin même...) et l'accès internet coûte cher ce qui nous a empêché d'avoir de plus amples informations.
Sur les coups de 19h, après avoir bu un café en espérant que les transports repartiraient, nous avons finalement décidé de rentrer à pied. Une décision non sans conséquence puisque nous étions à l'opposé de la ville. Les rues étaient donc blindées de monde, quelques magasins étaient fermés, un centre de secours pour les travailleurs ne pouvant rentrer chez eux avait été ouvert, il n'y avait pas d'informations dans les gares, pour certaines fermées... mais rien sur le chemin qui ne nous permettait de nous rendre compte de l'ampleur de... la chose dans le monde entier.
Tout va bien, merci internet.
Car alors que nous nous frayions un passage dans les rues de Tokyo jusqu'à notre dortoir situé à Shinjuku, dans l'un des quartiers les plus animés de la Capitale, les téléphones sonnaient en France. Quand j'ai enfin pu contacter mes parents par mail vers 23h à Tokyo (15h en France), cela faisait déjà plus de six heures que mes proches s'inquiétaient... tout le monde s'était déjà téléphoné pour avoir plus d'informations, le Quai d'Orsay avait déjà eu un appel de ma grand mère...
La faute à des images de chaos diffusées de partout dans le monde. Merci encore, les médias... mais vous auriez quand même pu préciser que Tokyo, bien que secouée, ne connaissait pas de dommages majeurs. Ça aurait pu éviter un lot d'inquiétudes inutiles. Mais, c'est vrai que des vagues entières de maisons, c'est plus vendeur2.
Plus sérieusement cette fois, merci internet. Car si les communications téléphones étaient très limitées dans la soirée du 11 mars (coupées selon certains... mais mon ami a reçu un coup de téléphone d'Allemagne donc y'avait des fuites... Bref), internet fonctionnait parfaitement. Rentrée à 23h, j'ai pu me connecter dans la minute pour avoir quelques informations sur ce que je venais de vivre...
Le plus gros séisme de l'histoire du Japon.
Voilà ce que titrait ma page MSN en français.
Ouais. J'avais senti que ça bougeait. Mais pas à ce point...
Une volée de mails plus tard, un statut Facebook actualisé histoire de rassurer tout le monde, un petit coucou par Skype à mes grands parents... J'aime internet. Autant que je le déteste d'ailleurs. Car si c'est efficace pour se prévenir, c'est aussi très anxiogène: habitués au contact ompniprésent, quelques heures sans information suffisent à paniquer tout le monde... sans compter que les images qui abondent à présent sur Youtube, notamment, génère une plus forte panique encore.
Petit coup de gueule enfin, là encore contre les experts et les théories qui veulent de ne pas utiliser les téléphones car ça bloque les appels importants et les secours... mais n'est-ce pas important de savoir si tout le monde va bien ?
Oui. Tout va bien. Pour l'instant.
Pour l'instant ou comment, le 12 mars 2011, c'est définitif, je hais les experts.
Les répliques se font sentir... Comme déjà écrit, elles devraient encore continuer plusieurs semaines d'après certains spécialistes, mais être de moins en moins puissantes. À moins, donc, que le Big One nous tombe sur le coin de la figure dans pas longtemps. Génial. Et même sans lui, pensez que des secousses de moins de 8,8 (chiffre révisé ce matin) sur l'échelle de Richter, ça reste des bonnes secousses. Youpi ! Je crois que je vais rester terrée chez moi encore quelques jours, tiens.
Sans compter les centrales nucléaires qui se préparent à exploser, les raffineries de pétrole qui brûlent, un autre tsunami qui menace... J'aurais peut-être pas dû allumer mon ordinateur ce matin. Tiens, j'aurais peut-être même pas dû me lever et attendre la mort allongée dans mon lit. Ça aurait été plus calme. J'vais peut-être aller me recoucher... mais d'une part, les secousses m'empêcheront peut-être de dormir. Et, d'autre part, maintenant que j'ai des infos, ça va être dur d'adopter la politique de l'autruche et de faire semblant de ne rien savoir... parce qu'en fait, je n'y peux rien, je suis coincée sur cette île secouée et bientôt radioactive.
Merci les médias... qui disent tout et rien à la fois. Car ils sont les premiers à le reconnaître: il est très difficile d'évaluer la situation... difficile en effet d'évaluer la probabilité d'une nouvelle secousse, de savoir le nombre de victimes, de savoir pendant combien de temps les centrales peuvent tenir, de savoir... Non.
On ne sait rien.
Mais la pression continue de monter avec les secousses et répliques qui continuent. Ce matin, j'étais trop profondément endormie pour sentir la réplique qui a frappé le nord du Japon, à plus de 6,6 sur l'échelle de Richter. Mais il est clair que la tension est toujours palpable. Les autres étudiants commencent à s'inquiéter, j'imagine que c'est aussi le cas des 9000 expatriés français. Rentrer ? Ne pas rentrer ? Aucune information ne filtre pour l'instant: l'Université de Waseda, Université de Tokyo où j'étudie, par l'intermédiaire de son site, soutient ses étudiants et annonce que l'Université sera ouverte à nouveau car elle n'a connu aucun dégât. Quant à mon université française, je n'ai encore eu aucune nouvelle. Samedi oblige. L'ambassade française se contente de donner l'évolution de la situation (avec des chiffres, encore) et de livrer la lettre de notre cher Président au Premier Ministre japonais. Décidément, mes jambes vont être sublimes. Bref. Pas d'information supplémentaires.
Alors oui, je vais bien. Et c'est vraiment mieux comme ça... Parce que, comme a remarqué mon amie quand nous sommes rentrés à pied hier soir:
« Là, encore, il n'y a pas eu de dégâts sur Tokyo même. Pas de building à terre, pas de pont effondré, pas de tsunami... Mais c'est déjà la pagaille, imagine, si ça avait été directement sur Tokyo... »
On aura beau souligner dans les médias internationaux l'organisation japonaise, il n'en reste pas moins que la situation est loin d'être maîtrisée. Les experts auront beau dire que le Japon est préparé, qu'il a l'habitude, que les séismes sont monnaie courante. C'est différent de le savoir et de le vivre. Et c'est facile d'expliquer bien installé dans son fauteuil les mesures à suivre en cas de tremblement de terre.
Je hais ces scientifiques qui regardent tout ça de loin et qui commencent à expliquer de partout que tout ça n'est qu'une histoire de plaques qui bougent, que le risque nucléaire est fort, qu'il devrait y avoir un nouveau tsunami à venir, qu'il devrait y avoir une ''petite'' fuite nucléaire pour éviter que tout explose, que... Bref.
Tout ça n'est qu'un tas de conditionnels qui ne donnent pas plus d'information que ces chiffres qui leur suffisent. Pas plus d'information que ce 11/03/2011, 14h46, 8,9 (ou 8,8 maintenant... notez la différence). Tout au plus, ces conditionnels inquiètent car ils sont déblatérés par des experts qui ont de l'influence et qui ne semblent pas se rendre compte que cette terre qui bouge, cette eau qui dévaste, cette centrale qui menace... elles sont réelles, elles ont tué et tueront peut-être encore, faisant trembler leurs auditeurs...
Non, tout ces chiffres ne sont pas suffisants. Pas plus que leurs conditionnels. Même si ils sont prononcés par ceux qui savent. Moi, je ne sais pas... la seule chose qui est sûre, pour moi, c'est que la terre a tremblé. Fort. Un peu trop fort. Et que j'ai pour l'instant été chanceuse que le séisme qui a frappé Sendai, à 300 kilomètres au Nord de Tokyo, n'ai pas été plus dans le Sud... égoïste, certainement.
Alors, courage Japon ! Gambatte Kudasai !
Il y a des jours, comme ça...
*****
1Selon un nouveau bulletin provisoire évoqué par l'Ambassade de France au Japon le 12 mars à 12h.
2Notez bien ici que je suis de tout coeur avec les victimes du tsunami ayant frappé le nord du Japon... c'est juste que je n'ai pas ressenti, sur place, la même tension que celle véhiculée par les médias... En plus de 8h de balade (plus ou moins forcée) dans Tokyo, j'ai ressenti moins de pression qu'en quelques minutes en écoutant médias japonais, français et autres...
Hey ;)
ça fait un moment que je n'ai rien posté par ici et j'entends bien réparer ça... même si ce n'est pas totalement de ma faute: pour ma défense, je plaide la "légitime occupation". Ben quoi, c'est pas tous les jours qu'on est de l'autre côté du monde, non ?
Avant de vous écrire d'autres articles sur une école, quelques quartiers de Tokyo/villes alentours, ou encore sur un tournoi de Karaté qui valait le détour, juste un petit post' sur l'anglais en guise de réponse à Manon.
Il est clair que l'anglais est essentiel pour partir à l'étranger. Surtout quand on décide de partir pour un pays comme le Japon dont on ne maîtrise pas très bien la langue... Cependant, le niveau de départ n'a pas besoin d'être particulièrement très élevé et je me base sur ma propre expérience.
Indispensable au départ
Je n'ai jamais beaucoup aimé l'anglais et je n'ai jamais beaucoup forcé pour l'étudier. Je trouvais que c'était une langue utile, mais pas forcément très belle et je préférais largement l'espagnol ou le japonais. Le problème: impossible de partir au Japon sans maîtriser l'anglais un minimum. En effet, les universités japonaises demandent un score d'au moins 79-80 (sur 120) au TOEFL iBT. C'est assez peu élevé (comparé aux 90 australiens et aux quelques 100 et des bananes USAiens et canadiens), mais il n'empêche qu'avec mon niveau pourri en anglais, ce n'était pas suffisant. Sans compter que partir dans un pays comme le Japon dont on ne parle pas la langue alors qu'on ne maîtrise pas non plus l'anglais, c'est du suicide...
Alors, opération bachotage pendant quelques mois l'année dernière pour obtenir le précieux sésame: c'est quand même très bête de manquer une expérience comme un voyage au Japon pour un peu de flemmardise mal placée. En plus, mon principal outil de révision s'est appelé Bones, NCIS ou encore Ugly Betty... J'ai suivi les déclarations d'une amie qui m'a dit qu'elle avait vraiment progressé en regardant des séries en anglais avec sous-titres français, puis anglais, puis sans sous-titre du tout.
Et ça a marché puisque j'ai finalement obtenu 79 au TOEFL ! Je ne devrais pas en être fière, parce que c'est quand même plutôt faible, mais après tout, j'ai eu ce que je voulais, alors que je partais avec un niveau plutôt bas (du moins à l'oral et en écoute: l'écrit et la lecture, ça allait pas trop mal...).
Et sur place ?
Le TOEFL, c'est juste dans l'optique d'un départ. Après, il est clair que sur place, l'anglais est essentiel et que c'est un peu dur au départ de mettre son cerveau en anglais dès 7h du matin en face de sa colloc' américaine.
Mais ça se développe plutôt vite, d'abord l'écoute (c'est bon, les séries en VO n'ont maintenant presque plus de secret pour moi ;)) et puis la capacité à s'exprimer. Il est clair que je m'exprime aujourd'hui beaucoup plus vite que les premiers jours. Reste à modifier mon accent, qui reste très français, mais j'hésiterais presque à le faire tant les réactions sont amusantes: "Oh, you're french" après seulement deux phrases (même pas besoin d'expliquer d'où je viens une quinze-millième fois :p), "Oh, that's too cute !!!" ou encore "So fancy !"... Les seules remarques déplaisantes, finalement, elles viennent de français qui n'ont pas forcément un accent meilleur, donc... On passe ^^
L'essentiel, finalement, c'est de se comprendre. Il ne faut pas avoir peur d'avoir l'air ridicule parce que la plupart des étrangers n'ayant pas l'anglais pour langue maternelle galèrent un peu au départ. En général, ils font des efforts pour comprendre notre baragouinage comme on fait des efforts pour comprendre le leur... notamment les accents qui sont parfois très prononcés et très variés, du moins à Waseda: japonais, chinois, pakistanais, espagnol, finlandais, français ^^, allemand, ou encore russe... Cependant, il est à noter que nombre d'entre eux ont vraiment des niveaux assez hauts et que le pourcentage d'étudiants dotés d'une double nationalité est très fort: la double nationalité doit développer l'internationalité et l'envie de découvrir d'autres pays.
Finalement, et peut-être bizarrement, le plus difficile reste la communication avec ceux ayant l'anglais pour première langue. Si certains d'entre eux parlent naturellement lentement et avec des accents plutôt compréhensibles (l'accent américain, est par exemple assez simple à saisir), d'autres oublient parfois, quand ils vous adressent la parole, que l'anglais n'est pas votre langue première... Entre les américains et leurs expressions familières, les anglais et leur accent à couper au couteau et les australiens qui cumulent ces deux tares, il est parfois difficile de se comprendre... Mais pas de panique: deux solutions s'offrent à vous:
- sourire et hocher la tête avec un air qui sous-entend "Oui, oui, c'est très drôle ce que tu viens de dire." Vous n'en savez rien parce que vous n'avez rien compris, mais comme il est en train de rire aux éclats, vous n'avez pas le coeur de l'arrêter pour le faire répéter... Et puis, ce serait rien que la vingtième fois en trois phrases que vous le feriez répéter: il finirait par vous prendre pour une idiote...
--> Solution utile pour les fainéants ou pour ceux qui, après une journée entière en mode "anglais" décide de mettre leur cerveau en veille.
- Tout simplement leur faire remarquer (gentiment) que vous n'êtes pas bilingue: votre première langue n'est pas l'anglais. La plupart du temps, ça suffit pendant un temps à les faire ralentir... Et puis, si ça ne marche pas, commencez à parler votre propre langue maternelle: ils n'y comprendront rien et verront quel effet ça fait d'avoir le cerveau divisé en plusieurs langages différents ;) Logiquement, ça fait son petit effet.
--> Solution que je préfère ^^
Voilà. Et puis, rappellez-vous que l'avantage par rapport à ces "native-english speakers" c'est que si eux n'apprennent que le japonais durant leur séjour à l'étranger, vous, vous reviendrez avec le japonais (un peu...), mais aussi avec l'anglais (beaucoup ;))*. Ce qui nous fait trois langages, ce qui est quand même un gros plus ;)
Pour conclure sur l'anglais à l'étranger, pas besoin de le maîtriser tant que ça pour partir à l'étranger. Un niveau scolaire, plutôt bien lu, mais sans beaucoup d'expérience à l'oral, suffit pour se faire comprendre. Et puis, le langage des mains ou des onomatopées peut vous venir en aide au cas où ;) Et puis, si vraiment la tête vous tourne à fois de vous battre avec l'anglais, il y a toujours deux ou trois francophones (français ou non, vous serez étonnés du nombre d'étrangers qui ont des notions de français, notamment les japonais) qui traînent dans les parages ^^
L'anglais au Japon: "l'anglais-katakana"
Juste une petite note pour ceux qui voudraient partir au Japon. Pensez juste que l'anglais n'est pas forcément une langue très parlée ici. Les gens se débrouillent vaguement (en dehors de ceux qui travaillent avec l'étranger et des étudiants en langue) et la prononciation laisse souvent à désirer.
Il existe en effet une façon très japonaise de prononcer l'anglais en relation avec les caractères, les katakanas, qui servent à retranscrire les mots d'origine étrangère. Il existe trois syllabaires en japonais: les hiraganas (le basique), les kanjis (les signes avec des quantités de traits d'origine chinoise et qui font peur ;)) et les katakanas. Ces derniers servent à retranscrire les mots d'origine étrangère et à les faire ressortir dans les textes de la vie quotidienne (journaux, publicités...). Ainsi, "erevaataa" prononcé très vite et avec un "l" à la place du "r" signifie "elevator" en anglais (ascenseur). De même pour Osutoraria: Australia; ou, plus amusant, kuruasan (croissant ;)).
Le problème est que parfois, les japonais appliquent cette prononciation à l'anglais en général rendant la copréhension très compliquée... Il ne faudra donc pas s'étonner d'entendre une phrase du type: "I amu a litulu suulipy". Comprendre ici "I'm a little sleepy". --'
Je suis consciente que mon accent français est très prononcé aussi (avec un son "h" inexistant et un "r" trop prononcé...), mais cette prononciation en style katakana de tous les mots me fait rêver chaque jour... Le must du must étant le cri "Oraito Oraito Oraito" prononcé par les gens qui aident les autres à se garer et qui est un dérivé de "All right" au départ... ;)
Sur cette dernière anecdote, j'espère que cet article vous a plu et je vous souhaite une bonne soirée du côté de la France... moi, je m'en vais dormi, il est bientôt 2h du mat' ici...
* À noter que le SILS (School of International Liberal Studies) de Waseda est particulièrement intéressant pour développer à la fois l'anglais et le japonais. En effet, il propose un programme de cours de japonais intensif à raison d'environ une dizaine d'heures par semaine, doublé de cours généraux en anglais. Non seulement, cela vous permet de pouvoir continuer des études commencées en France au Japon, mais en plus vous pouvez développer votre jap' et votre anglais... Que demander de plus ?
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Malgré mon exil, je continue à suivre les infos françaises grâce à la radio sur internet et au Monde.fr... des médias où l'image de la France à l'étranger est souvent évoquée. Comment la France est mal vue à cause de ses révolutions et de ses grèves, comment les ghettos français explosent, comment elle est mal jugée parce que son équipe de Football a été catastrophique et que T. Henry a utilisé sa main plutôt que ses pieds... Bref, toutes ces critiques contre la France fait par des français qui se cachent derrière ce que disent les autres...
Car, si je ne sais pas ce que pense le monde entier sur la France, je peux vous assurer qu'au Japon (et pas que, puisque j'ai eu l'occasion de rencontrer des gens de diverses nationalités), la France c'est avant tout un pays qui fait briller les yeux de tout ceux à qui je dis que je suis française... Parce que la France, c'est :
Paris ("ville de l'Amour", Paris la romantique...)
La Tour Eiffel
Le Mont Saint-Michel
Un pays dont la langue est belle mais trop compliquée: beaucoup de gens n'ont fait qu'un an ou deux de français avant d'abandonner parce que la prononciation était bien trop compliquée...
L'élégance
La gastronomie et les boulangeries avec une mention spéciale pour la baguette et les croissants.
Les problèmes dans les ghettos, les grèves ou le foot ne viennent que très loin derrière, avec des gens qui s'intéressent plus spécifiquement à la France ou à ses sujets...
Et, pour tout ceux qui critiquent le modèle social français, sachez que la santé et la scolarité (presque...) gratuite ou encore les 35 (voir 40) heures de travail font rêver la plupart des étudiants étrangers qui n'ont pas forcément ce genre de services dans leur pays...
Ou comment il serait intéressant pour tout ceux qui critiquent la France de voir un peu ce qui existe autour avant de se dire que l'ont est peut-être pas si mal lotis...
PS: Je tiens à préciser que cela ne m'empêche pas de beaucoup apprécier le Japon, mais c'est vrai que payer la fac' pour faire faire des papiers, payer mes bouquins de cours ou encore voir tous les magasins ouverts du lundi au dimanche de 10h à 23h est surprenant...
De nombreux clichés courent sur les Japonais et notamment une image d'un peuple assez renfermé sur lui-même (insularité oblige) et plutôt raciste. Après seulement un mois et des bananes ici, il est difficile de confirmer ou d'infirmer cette idée... Les étrangers étant très peu nombreux au Japon (mon quartier, peuplé de nombreux internationaux du fait des universités), il est clair que les étrangers exercent une fascination sur les japonais...
Une fascination qui peut-être parfois un peu gênante... si les regards des enfants sont compréhensibles, il arrive que les plus âgés s'y mettent aussi... Comme ces jeunes entre 15 et 20 ans qui, voyant trois étrangers aux cheveux clairs et aux yeux bleus, nous ont demandé de poser à nos côtés sans même nous connaître... Ou comment on se sent réellement différent.
Juste un petit ''coup de gueule'' contre mon prénom ;)...
Déjà compliqué en France, il est impossible à prononcer pour la plupart des habitants de cette planète. Ou comment on se rend compte que le son « r » français n'est pas facile à reproduire et que les français disposent d'une très grande palette de sons par rapport à de nombreuses autres langues. Même si le persan (Iran) avec ses trois différents « r » ou le chinois avec ses quatre différentes façons de prononcer « ma » peuvent rivaliser.
En tout cas, les japonais ne disposent pas d'une palette aussi élevée avec une très grande difficulté à prononcer les sons « r » (qui n'existe pas en japonais, le « r » se prononçant « l » comme en espagnol) et « eu » (les voyelles japonaises étant limitées à a, i, u (prononcer ou, comme en espagnol à nouveau), é et o)... alors forcément, avec un nom comportant à la fois un « r » et un « ke » final... j'ai abandonné l'idée de donner mon vrai prénom et je me présente comme « Mariéki », la version japonaise de mon prénom.
Mariéki signifiant Roi en Persan ;)
Après quelques messages Facebook histoire de faire tourner l'info et le point de RDV, nous nous sommes finalement tous retrouvés (bon, on était que cinq en fait...) à 10h du mat' à Takadanobaba, une gare du quartier de Shinjuku. De là, direction Shinbashi une gare de la ligne Yamanote puis Odaiba grâce au train Yurikamome qui emprunte le Pont Arc-en-ciel de Tokyo. Une heure et cinq-cents yens plus tard (oui, les transports ne sont pas donnés par ici...), arrivée à Odaiba et début du tour de l'île avec pause obligatoire sur la plage pour goûter l'eau... Pas mal, mais baignade interdite... Et puis, avec l'eau qui nous ait tombé sur le coin du nez ces derniers jours et les 200% d'humidité dans l'air, pas forcément envie de piquer une tête.
Ensuite, arrêt à New York: vue imprenable sur la Statue de la Liberté et sur des buildings plus hauts les uns que les autres... À cela près que la Statue ne mesure que trois, quatre mètres de hauteur à vue de nez, qu'elle est coiffée d'un chignon japonais à l'arrière de la tête et qu'au milieu des building pointait le nez rouge de la Tokyo Tower ;)
Après cet arrêt de l'autre côté du Pacifique, retour au Japon et à l'Aquacity... Enfin presque puisque c'est un restaurant de burgers qui vous accueille en premier quand vous arrivez dans ce lieu qui s'avère être un centre commercial de 5 étages (enfin de 4, puisqu'il n'y a pas de rez-de-chaussée au Japon... suivi de Toys'R'us, Adidas, Puma, ou encore Disney Store. Le dépaysement n'est donc pas total. Heureusement, la faim est là pour nous rappeler que nous manquons à tous nos devoirs d'étudiants étrangers venus profiter de la culture japonaise et après avoir un peu hésité, ceux sont les désormais célèbres Okonomiakis qui ont retenu notre attention... et qui ont appaisé notre faim.
Après cette petite pause bien méritée, direction... Cela faisait bien longtemps que le plan de départ avait été abandonné et que l'on marchait où bon nous semblait... et surtout en direction de la Roue gigantesque qui nous tendait ses nacelles. En chemin, nous avons rencontré un nouveau centre commercial, la Palette, et petit arrêt dans ce paradis pour... les chiens.
Après avoir à nouveau tourné (et s'être perdus à maintes reprises) dans ce labyrinthe géant de 3 étages seulement au gré de nos rencontres avec des magasins un peu plus exotiques que le précédent (un magasin de chapeaux, d'accessoires de fabrication française, de chaussures, de chiens, de produits dérivés de mangas et d'animés...), nouvelle pause gourmande... La marche, ça creuse. Et les glaces japonaises, ça mérite un article pour elles toutes seules, à l'image des crêpes japonaises d'Harajuku qu'il faudra aussi que je présente... Il faut il mettre le prix, mais la glace parfum mangue parsemée de morceaux de biscuits, de noix de cajoux et de copeaux de chocolat, tout ça dans un cornet en forme de coupelle, ça vaut le détour... Et moi qui rêvait simplement d'une simple boule de chocolat dans un cornet... Non, la simplicité, c'est définitivement pas le mot qui convient aux desserts japonais. Bref.
Après ce nouvel arrêt, prolongé par la fatigue d'une journée entière de piétinage, nous avons repris notre route où nous l'avions laissée et nous avons atterri aux pieds de la Roue, un monstre de 115 mètres de haut, une taille qui en fait la plus grande roue du monde... Il était quelque chose comme 6h et la nuit tombée permettait de profiter de la beauté de Tokyo de nuit. (Oui, il fait nuit très tôt au Pays du Soleil levant...)
Avant de conclure notre sortie dominicale (sans le repos, parce qu'ici, pas vraiment de pause le dimanche comme vous avez pu le constater), nous avons tourné dans un Game Center (comprenez ici un bâtiment pleins de jeux en tout genre, Arcade, comme pince-à-peluche et paris...) et traversé les bâtiments de la firme automobile de Toyota... sans pouvoir aller du côté du musée puisqu'il était déjà fermé.
Et puis, il était temps de rentrer parce que les porte-monnaie étaient vides, qu'il restait encore plus d'une heure de voyage pour rentrer et que la fatigue commençait doucement à se faire sentir... ce qui ne m'empêche pas d'écrire ce post à cette heure avancée de la nuit, bien que je ne sois pas assez courageuse pour rajouter tout de suite les photos que vous aurez dans la foulée...
Sur ce, je vais vous souhaiter une bonne matinée/ une bonne après-midi/ une bonne soirée ou une bonne nuit (rayer les mentions inutiles parce que ça devient dur de gérer les décalages horaires) et je vais vous laisser pour aller dormir...
CV express:
Odaiba
Le plus:
Une première dans mes visites à Tokyo: le calme. Même si il y avait du monde et en ce dimanche, de nombreuses familles avec des enfants, c'est tout de même une impression de calme plat qui dominait. Une impression simplement puisque les 20 minutes de queue devant la Grande Roue nous ont tout de même rappelé qu'il y avait du monde... la Grande Roue étant un autre plus de cette destination essentiellement portée sur le loisir avec quelques parcs d'attraction et autres activités que nous n'avons pas eu le temps (et l'argent) de faire.
Le moins:
Comme souvent, à Tokyo, le prix d'une journée pareille reste assez rebutant. Il y a toujours moyen de limiter les dépenses en emmenant son propre repas et en se contentant du lèche-vitrine, mais d'une part, il y a des frais obligatoires (les 10€ aller-retour au départ de Takadanobaba, du fait du prix impressionnant de la ligne Yurikamome) et, d'autre part, c'est presque impossible (et dommage ?) de conserver son porte-monnaie fermé face à autant de magasins, d'activités et de gourmandises...
L'anecdote:
Si certains font de Odaiba un paradis pour les amoureux du fait de la possibilité de se balader en paix sur la plage ou dans des lieux boisés (si, si) tout en dégustant une glace, c'est avant tout le paradis des chiens. Ces derniers sont omniprésents: que ce soit dans les Pet shops pour les acheter ou leur acheter des affaires en tout genre, ou dans les couloirs... Apparemment, il est socialement accepté au Japon de traiter un chien comme son enfant. Il n'est donc pas étonnant à Odaiba de croiser dans une poussette deux chiens habillés poussés par leurs « parents » (peut-on encore parler de maître ?) qui leur offre un peu de crème glacée...