Deux semaines après mon arrivée à Tokyo et les premières paperasses maintenant presque terminées*, il est temps que je me mette sérieusement à ce blog et que je commence par décrire un peu mieux mon arrivée et mon environnement, juste histoire de dresser le décors.

9892 km

9892 kilomètres. C'est la distance qui sépare Lyon de Tokyo. Et c'est la distance que j'ai parcouru entre le dimanche 12 septembre 10h30 (heure française) et le lundi 13 septembre 20h (heure japonaise ou 13h, heure française).

J'ai décollé de l'aéroport de Lyon St Exupéry à 12h55 à bord d'un tout petit avion, le CR-700, atterri à Munich à 14h15, et je suis repartie le soir même, à 20h55, à bord d'un Boing 767-200ER (autrement dit, un monstre pour plus de 200 personnes, équipé d'écrans pour chaque voyageur) pour Tokyo où je me suis posée vers 15h30. N'étant pas fan de l'avion, j'ai cependant réussi à me réconcilier avec lui et je dois avouer que j'ai été un peu déçu de voler de nuit pendant la plupart du voyage (du fait du décalage horaire il a commencé à faire jour vers 2h du matin alors que l'on survolait la Sibérie) puisque je n'ai pas pu profiter du paysage... Or nous sommes passés proche de Berlin, au dessus d'Helsinki ou encore au dessus de la Sibérie. Je n'ai finalement pu prendre que quelques photos de mon arrivée au Japon.

Le Lac Léman (12/9)                                                      Le Japon ! (13/9)

Les pieds enfin à nouveau sur terre, je débarquais dans l'immense aéroport de Narita à l'Est de Tokyo... Mission ? Retrouver mes accompagnateurs japonais sensés m'aiguiller jusqu'à mon dortoir et, avant cela, m'enregistrer en tant qu'étranger, retrouver mes bagages et m'enregistrer à la douane, cette fois. C'est finalement avec pas mal de soulagement que j'ai retrouvé des petits drapeaux rouges inscrit simplement « Bienvenue à l'Université Waseda » (en anglais bien sûr ;)). Les présentations faites, notamment avec d'autres étudiants étrangers arrivés en même temps (dont une américaine qui allait devenir ma coloc), direction Shinjuku, l'une des plus grandes gares du monde, par le Narita Express. Deux heures plus tard, nous sommes arrivés à cette fameuse gare, nous avons rencontré de nouveaux étudiants japonais qui nous attendaient et nous sommes repartis en métro, cette fois, vers l'arrêt Takadanobaba ou Baba, pour les intimes... Bien qu'immense la première fois, elle est aujourd'hui devenue la gare que j'utilise le plus souvent...

L'arrivée à Takadanobaba                                    La "Big Box" de Takadanobaba

Il ne restait finalement qu'une vingtaine de minutes de marche et nous arrivions à notre dortoir vers 19h30/20h: la NishiWaseda International Student House...

Mon dortoir

La première chose que l'on vous demande de faire, alors même que vous venez tout juste de traverser le monde et que vous rêver de juste vous poser cinq minutes, c'est de mettre de chaussons, de poser vos chaussures dans les shoes box réservées à cet effet et de laver les roues de vos valises avec des chiffons pour éviter de laisser des traces.

Bienvenue au Japon. ;)

Deuxième chose surprenante, si le dortoir est mixte, la plupart des étages ne le sont pas (même si je me retrouve au premier supposé être uniquement pour les garçons -_-') et il est INTERDIT de ramener qui que ce soit de l'extérieur. Ce qui n'empêche pas d'organiser des petites soirées entre collègues de dortoir (avec alcool) si l'on en demande la permission et si cela ne trouble pas l'ordre de la maison.

Enfin, il comporte cinq étages, avec uniquement des chambres doubles d'une dizaine de mètre carré, munies de douches et de WD, et cinq salles communes/cuisines. Tous les locataires sont des étudiants de Waseda étrangers, la plupart vivant par deux mais certains étant seuls (car ils l'ont demandé) dans une chambre de deux.

Ma chambre                                                         Mon dortoir                                           Ma rue

Pour ma part, je vis donc avec une américaine originaire de l'Arizona et qui n'a, heureusement, pas l'accent très prononcé du Sud des États-Unis et qui fait l'effort de parler assez doucement pour que je m'y retrouve.

Ma fac

Enfin, afin que le décors soit entièrement planté, il me faut décrire ma fac, qui se trouve à une dizaine de minutes à pied de mon dortoir ce qui est vraiment un plus. Je vais donc étudier cette année à l'université de Waseda, l'une des deux plus prestigieuses universités privées du Japon avec Keio, sa rivale (rivalité qui ressort notamment au moment des rencontres sportives et surtout des matchs de Baseball). Il y a une volonté de l'université d'impressionner ses hôtes, comme les différentes statues, les musées présents dans l'enceinte de l'université ou encore la prestance de l'Okuma Auditorium, réservé aux différentes cérémonies comme la cérémonie d'ouverture à laquelle j'ai pu assister dans la semaine.

L'Okuma Auditorium

N'ayant pour l'instant pas commencé les cours, la rentrée étant pour le 27 septembre, j'ai encore un assez faible aperçu de l'Université en elle-même. Pour ce que j'ai pu voir des différents bâtiments, c'est juste gigantesque avec des immeubles de plusieurs étages, avec un suivi très fort des étudiants étrangers qui peut se mesurer à la tonne de paperasse distribuée à chaque élève dans les différentes cessions d'orientation... Pour l'instant, il me semble que ce que je connais le mieux est la vie étudiante. Il y a à Waseda, contrairement à Grenoble, une omniprésence des clubs (ou Sakuru... si vous le dîtes très vite, ça donne « Circle » ou cercle en français) en tout genre (de l'équitation au Shamisen en passant par le foot, le baseball, la musique ou le bateau). Et la chose la plus marquante pour moi est l'existence d'un bâtiment, le Gaikan, réservé aux associations étudiantes et bénéficiant d'une salle de gym et d'une piscine accessibles à partir d'une modique somme d'argent, sous la seule condition d'avoir fait un Check-up santé proposé gratuitement par l'université...

Grâce à ma propre fac, je bénéficie d'un échange pour un an: je reste donc étudiante à Grenoble et, actuellement en quatrième année, j'entrerais en cinquième année à mon retour en master Journalisme. Mon niveau de japonais ne me permettant pas de suivre des cours en Japonais et mon statut d'étudiante en Master de Journalisme m'obligeant à choisir des cours tournés sur l'étude des médias, j'ai opté pour suivre le programme du SILS ou School International of Liberal Studies: comme son nom l'indique, c'est un département de Waseda qui permet à la fois de pratiquer du japonais mais aussi de suivre des cours très variés en anglais (de la biologie au bouddhisme en passant par les mathématiques et donc les médias). Pour ce premier semestre, j'ai finalement au programme 10h30 de Japonais et 6h de cours sur les médias (Medias and Communication et Media Economics, deux cours de 3h chacun par semaine).

Le bâtiment n°11 du SILS

Tokyo, le quartier de Shinjuku à l'ouest, la gare de Takadanobaba, mon dortoir ou encore l'université de Waseda (en japonais, Waseda Daïgaku), voilà des lieux que je vais être amenée à fréquenter tous les jours et que j'espère connaître le plus vite possible... même si le métro me fait encore un peu peur et que l'exploration de Tokyo risque de s'avérer longue car, du fait de sa taille, il est difficile de parcourir beaucoup de distance à chaque sortie... La preuve ? Alors même que Tokyo est une ville de bord de mer, je me trouve à plus de 40 minutes de bus de celle-ci et je ne l'ai pas encore vue depuis que je suis arrivée, il y a deux semaines...

Sur cette dernière touche salée, je vous dit à la prochaine !

@++

* Et j'insiste sur le presque, parce que si on m'a souvent vanté les mérites de l'administration japonaise et que l'on critique beaucoup les méandres de l'administration française, il n'en reste pas moins qu'elles semblent aussi tortueuses et lentes l'une que l'autre... mais bref, c'est une autre histoire...